Vous sentez-vous coupables de quelque chose ?
De quelque chose de défini ou… d’indéfini?
La culpabilité est sans nul doute une des émotions humaines les plus destructrices que nous ayons à gérer. Elle peut être obsédante, paralysante, au point de vous rendre extrêmement vulnérable.
Elle se rattache alors à un acte précis, une pensée ou une posture clairement identifiée. Une voix intérieure revient sans cesse vous dire : « tu sais très bien que tu as fauté et que tu ne peux
pas t’en tirer comme ça. Il faut que tu payes, d’une manière ou d’un autre. » Le champ de la conscience se transforme constamment en un véritable tribunal intérieur avec une partie de votre cerveau qui semble
accuser l’autre sans arrêt tandis que cet autre se défend à son tour bec et ongle. Vous finissez par vivre le quotidien, miné par un déchirement intrapsychique. Quelle maison divisée en elle-même pourrait
raisonnablement subsister ?
Tout en étant aussi prégnante et cruelle, on peut cependant souffrir d’une cause intrapsychique plus diffuse, plus
floue. Il n’est pas toujours simple de mettre des mots sur la culpabilité qui vous habite. Ce sentiment destructeur peut s’installer en vous sans que vous ne puissiez en cerner la cause tout à fait. Vous avez le sentiment de porter
un lourd fardeau, d’être coupable, oui, mais sans savoir de quoi exactement. On parle alors de culpabilité existentielle.
Cette culpabilité là, peut vous avoir saisi depuis le berceau. Aussi loin que remonte votre souvenir, vous ne vous êtes jamais senti bien. Un sentiment d’illégitimité,
d’imposture vous habite. Vous pensez ne pas mériter la position dont vous jouissez dans votre famille, dans la société, dans la vie. Au hasard d’un reportage exposant les parcours misérables d’humains de l’autre
côté de la planète, vous craquez. Ou encore vous avez échappé à un malheur collectif sans trop savoir pourquoi et vous avez du mal à accepter votre survie. Pourquoi moi, alors que les autres ont péri ?
Qui suis-je pour avoir mérité d’y échapper ?
Toute
votre existence, vous avez eu parfois le sentiment d’une vie qui se réduit à un champ de ruine intérieur. Oui, le sentiment de culpabilité non traité peut conduire à une vie plombée. C’est pour cette
raison que bien des penseurs ont voulu l’évacuer, en accusant les religions d’inspiration judéo-chrétiennes d’en être la cause. Devez-vous les suivre? Que disent les textes sacrés ?
En réalité, bien compris, l’Ecriture véhicule à peu près 3 bonnes nouvelles :
-
Quand ça ne va pas, quand le cœur est lourd, il faut commencer par parler.
« Tant que je me suis tu, mes os se consumaient,
je gémissais toute la journée…ma vigueur n’était plus que sécheresse comme celle de l’été. » Dans son Psaume 32, un certain David a écrit ça, il y a 3000 ans ! La culpabilité
a besoin de silence pour vous dessécher le corps et l’esprit, comme la moisissure de l’obscurité pour se répandre.
2. Mais parler
à qui ? C’est là toute la question !
A
la voisine ? Au prêtre ? Au psychologue ? A la victime ? A l’opinion publique ? Rien de tout cela.
David poursuit : « Je confesserai mes fautes au Seigneur !»
Ne pas parler c’est mortel ! Mais parler à la mauvaise personne, bonjour les dégâts !
David a découvert qu’un humain comme lui-même, n’avait tout simplement pas la compétence pour le libérer
de ce fléau interplanétaire et intergénérationnel qu’est la culpabilité.
Pour dire quoi ? La réalité de son ressenti le plus profond : « Je t’ai avoué mon péché, je n’ai pas couvert ma faute »
précise David. Dans la pensée biblique, bien avant d’être un acte que l’on pose, le péché est un mal existentiel, un état propre à la condition humaine.
3. Et il ajoute : « et toi, tu as enlevé le poids de mon péché. »
Le « et toi » confère à Dieu la reconnaissance d’une compétence unique, celle d’une
prérogative qui n’appartient qu’à lui seul. Lui seul peut soulever un tel poids. La culpabilité a une faculté propre, celle d’écraser celui ou celle qui la porte. C’est comme si vous
n’étiez pas fait pour porter un tel truc. Elle va vous tuer cette culpabilité. Vous ne pourrez pas avoir raison d’elle. Et voilà que David a l’intuition de penser que l’acte volitif de parler à Dieu
peut faire la différence dans sa vie.
En osant partager une telle expérience, David lance à la fois un appel et un défi à
ses compagnons d’humanité de tous les âges.
Comment un geste aussi simple que l’acte de parler, peut-il évacuer une émotion
aussi douloureuse, aussi puissante et universelle. En fait la culpabilité humaine, quelle soit de cause définie ou indéfinie, Dieu seul peut la porter. En fait lui seul l’a porté.
Paul écrira dans sa lettre aux Romains, 1000 ans plus tard : « Il n’y a maintenant aucune
condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. » Entendez par là, ceux qui veulent bien reconnaître dans une démarche d’adhésion osée, que Dieu a porté par le Christ toutes
ces culpabilités qui tuent.
Parlez-lui comme vous le pouvez, où que vous soyez, mais parlez-lui !
Parler à Dieu, c’est décider d’emprunter l’unique chemin de rejet d’une
belle illusion. Celle de vouloir couvrir, dissimuler, porter, en un mot soigner par soi-même, un tel fléau.
Parler à Dieu c’est
choisir de cheminer avec lui sur la route de la Vérité. On apprend à lui parler tout simplement, en osant lui parler dans un élan presque déraisonnable d’adhésion.
Vous pouvez par exemple dire à voix haute quelque chose comme : « Seigneur, bonjour, je ne te connais pas trop.
Le catéchisme et moi ça a toujours fait deux. Mais je décide de m’adresser à toi ouvertement aujourd’hui. Là, j’ai complètement déraillé, mais complètement déraillé.
Regarde ce désastre. J’en suis désolé et ça me casse et j’y ai mêlé d’autres avec moi. C’est terrible ! Je me sens si mal, aide moi ! Viens à mon secours !
La Bible nomme cela la foi.
Cette foi est la réponse humaine à l’invitation à recevoir la pensée que Dieu seul peut porter et surtout que Dieu seul a porté ce que vous ne pouvez plus porter. Tout ceci aura pour
conséquence ce qui suit : Puisque vous rentrez en foi, eh oui, le sentiment étouffant et sempiternel de culpabilité s’en ira vraiment, pour laisser la place à une quiétude intérieure bien inexplicable. Vous
doutez ? Essayez et soyez cash avec Dieu, il le sera avec vous. Votre paix passera du rêve à la réalité, votre dessèchement intérieur en jardin fécond et productif. Parlez à Dieu. Maintenant.